
Grannie Wonderful, notre North Star
Grannie Wonderful, ou Diane Weldon Pitfield McAvoy, est notre North Star.
Grannie Wonderful nous a quittés le 1er septembre 2018. Elle s’est éteinte à Ottawa pendant qu’une partie de sa famille, incluant plusieurs membres fondateurs, se la coulait douce à Cape Cod, dans le Massachussetts. Elle ne nous en veut pas de ne pas avoir été à ses côtés: Labour Day à Cape Cod, c’est elle qui avait parti la tradition.
Grannie Wonderful est née dans les meilleures circonstances, possibles et imaginables. Elle a appris les bonnes manières et les rouages de la société qu’elle habitait. Elle était fine observatrice du monde qui l’entourait, qu’elle avait à la fois l’intelligence de comprendre, la curiosité de découvrir, et la bonté de vouloir aider.
Grannie Wonderful était débrouillarde et courageuse… et ce n’était jamais que pour sa pomme qu’elle se battait ! Vous avez dit fédératrice ? Ou bien était-ce rassurante en titi ? C’était en plein ça.
Née à Montréal, passée par Toronto (et Cape Cod, donc), c’est à Ottawa que Grannie Wonderful a posé ses valises la majorité de son temps. Elle a bourlingué, comme on dirait, et ses enfants ont fait de même. Une de ses filles a même retraversé l’Atlantique pour s’y installer. Un océan, après tout, ce n’est qu’une distance comme une autre qu’on franchit allègrement quand les liens sont si étroits.
Grannie Wonderful était de ces femmes qui insuffle du courage en chuchotant, avec le plus radieux des sourires : « Va ! Vole ! T’es capable ! Je suis si fière de toi ! Tu n’as pas besoin de moi ! Tu reviendras te réchauffer quand tu voudras : tu seras toujours la bienvenue chez moi. Allez, file ! Oui, oui, oui : moi aussi, je t’aime ! Allez, oust ! Des bisous ! ». Voilà l’art dont Grannie Wonderful était experte : celui d’aimer sans trop chercher à façonner l’autre à son image. L’art de lui faire découvrir, par lui-même, les chemins de son cœur.
Aller voir Grannie Wonderful, c’était avoir la certitude qu’il n’y avait pas le moindre de nos états d’âmes qu’elle ne saurait accueillir avec intelligence et tendresse. Elle en avait vu d’autres, et elle n’en jugeait aucun. De quoi rassurer, mais aussi, de quoi donner le goût de s’ouvrir. Cerise sur le gâteau (si ça ne suffisait pas), lorsqu’on lui racontait nos histoires, s’il advenait qu’on risquait l’incident diplomatique, Grannie était là pour nous avertir et nous conseiller.
Grannie Wonderful avait appris tous les codes, mais elle ne les gardait pas pour elle ! Elle les dispensait à qui avait la chance d’interroger ses lumières. Dire qu’elle était aimante serait un pléonasme. Pour nous, dire qu’on aime, ça revient à dire qu’on est Grannie. Elle était à ce point.
On cherchait tous à lui parler. Son salon débordait de visites, la porte de son bureau était toujours ouverte. Grannie Wonderful prenait autant de plaisir à nous raconter ses épopées (histoire de nous divertir et de nous permettre de relativiser) qu’à écouter nos lamentations, nos craintes et nos regrets.
Diane Weldon Pitfield McEvoy a monté plusieurs organismes de bienfaisance et des programmes universitaires, souvent en partant de zéro, mais toujours bien accompagnée. Elle est notamment devenue Director of Practicum à l’Université Saint-Paul : la thérapie de groupe, c’était son truc. Elle était faite pour ça : ses conseils et sa présence étaient si précieux, qu’on pouvait avoir l’impression de voler un peu au reste du monde lorsque son attention n’était portée que sur nous. Autant partager, donc ! Et puis en groupe, c’est quand-même plus sympa.
En tout cas, c’est ce qu’on croit, alors on garde le cap sur notre North Star : Grannie Wonderful !